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【海外メディア】Au Japon, elles dénoncent le règlement strict des écoles (GAZETTE・フランスウェブメディア 2022/2/11)

ne large majorité des établissements scolaires japonais imposent un kôsoku, un règlement intérieur strict à leurs élèves. Du choix des vêtements à la coupe de cheveux, la liste de restrictions et d’interdictions peut être longue en fonction des écoles. Des voix s’élèvent aujourd’hui contre ces pratiques éducatives, jugées abusives.

« Mes cheveux devaient être attachés en queue de cheval s’ils dépassaient mes épaules, explique Hatsune Sawada, 16 ans. Ma frange coupée au ras des sourcils. » Dans son école secondaire actuelle, « il n’y a pas ce type d’interdictions. Je n’ai plus de stress ». Dans l’école primaire de Tokyo qu’elle fréquentait, l’adolescente ne pouvait pas décider de sa tenue vestimentaire ni de sa coiffure : elle devait obéir aux règles du kôsoku, un règlement intérieur qu’une grande majorité des établissements scolaires japonais, privés ou publics, instaure pour ses élèves.

En vigueur depuis la fin du 19e siècle (début de l’ère Meiji), du primaire au secondaire, le kôsoku n’est pas uniforme dans tout le pays : c’est le directeur qui décide des règles de son établissement. Les enfants doivent les respecter, sous peine de sanctions, et selon les lieux, elles sont plus ou moins sévères.

« Tokyo est plus strict », estime Hatsune. Les règles les plus fréquentes sont la tenue et la coupe de cheveux réglementaires et « parfois jusqu’à la couleur des sous-vêtements ». Les filles sont interdites de pantalons : même en hiver, les collants sont bannis. Les écharpes, bijoux et accessoires sont proscrits. La liste est souvent longue…

Hatsune et deux de ses copines du même âge dénoncent ce kôsoku, qui « nous empêche de nous exprimer. Nous voulons évoluer dans une société qui nous laisse la liberté de vivre comme nous le voulons », expliquent-elles alors qu’elles remettent au ministère de l’Éducation une enquête qui confirme le mal-être de nombreux élèves.

Une charte qui nourrit la discrimination

« Les conséquences de ce règlement intérieur ont des répercussions désastreuses sur la santé mentale des enfants », s’alarme Yûji Sunaga, l’un des fondateurs du Burakku Kôsoku o Nakusô purojekuto – le Mouvement pour l’abolition du kôsoku. Le regroupement a été créé en 2018, en soutien à une jeune fille plongée dans une profonde anxiété après avoir été contrainte de colorer ses cheveux jugés trop clairs par l’école. Sa famille avait porté plainte : une initiative rare. « Peu de personnes osent parler. Pourtant, ce type de pratiques nourrit la discrimination en marginalisant des enfants. »

En octobre dernier, le quotidien Mainichi faisait état d’un certificat réclamé aux adolescent·e·s scolarisé·e·s dans 88 des 134 collèges de la préfecture de Saitama, pour attester que leurs cheveux entraient naturellement dans les règles du kôsoku, soit noirs et raides, sans recours à une coloration ou un défrisage.

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